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Pourquoi
les VCs américains acceptent-ils que 20 à 30% du capital des
sociétés qu'ils financent soient réservés sous forme de stock
options aux dirigeants et salariés de l'entreprise ?
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Un investisseur peut prendre, en théorie, un risque sur une
technologie ou un marché mais jamais sur la qualité de l'équipe
de démarrage. La première question qu'il se pose avant d'investir
est : Quel est le niveau d'implication de l'équipe de management
? Si l'équipe de départ ne possède pas une part significative
du capital de la startup, l'investisseur en déduit que le
projet présente un risque supplémentaire car rien ne retiendra
les salariés clés dans l'entreprise. Le mécanisme le plus
couramment employé pour fidéliser une équipe et la faire participer
au capital de l'entreprise est la mise en place d'un plan
de stock options. Les raisons de ce choix sont faciles à comprendre
:
- Les dirigeants et salariés possèdent un incentif lié
à l'augmentation de la valeur de l'entreprise. Pour simplifier,
les stock-options ne sont pas des cadeaux gratuits. Ils
possèdent un prix d'achat (valeur du stock au moment de
leur obtention par le salarié) qui simplement ne nécessite
pas un paiement immédiat. C'est le "Board of Directors"
qui détermine le prix d'achat des stock options en fonction
de la valorisation estimée de l'entreprise à une date donnée.
Si le prix de l'action augmente entre le moment de l'achat
et celui de la vente, le salarié réalise un profit. C'est
pour cela que ce plan est appelé aux U.S. "incentive stock
options" et reçoit un traitement de faveur de la part de
l'IRS (Internal Revenue Services, l'organisme de collecte
de l'impôt aux Etats-Unis) : Aucun n'impôt ne doit être
acquitté jusqu'à la vente des stock-options. En règle générale,
plus vous arrivez tôt dans une entreprise, plus le prix
des stock-options est bas. Généralement, les stock-options
sont "vested" pendant une période de 3 à 4 ans ; c'est à
dire que le salarié n'obtient le droit de les acquérir (et
donc de les vendre) qu'au fur et à mesure du temps, pourvu
qu'il reste employé de l'entreprise. Les stock-options sont
ainsi considérés comme des actions sans paiement d'avance.
- Les dirigeants et employés restent dans l'entreprise
quand ils ont des stock-options. Comme en Europe, si le
salarié américain quitte l'entreprise avant que toutes ses
stock-options ne soient "vested", il ne sera autorisé à
en exercer qu'une partie et il devra payer leur prix d'achat
sous peine de les perdre. Plus le salarié reçoit de stock-options,
plus il doit prévoir de liquidités en cas de départ ! Voilà
une réelle motivation pour inciter les salariés à rester
dans l'entreprise ! Si le salarié ne peut pas payer ses
stock-options, il les perd automatiquement. Par contre,
quand la société est cotée en bourse (ou rachetée par une
société cotée sur un marché financier), le salarié peut
plus facilement vendre ses actions (les stock-options deviennent
des actions le jour où elles sont exercés) et ainsi payer
le prix d'achat des stock-options. C'est la différence entre
prix d'achat et de vente qui correspond à son profit.
- Les salariés ne sont pas des actionnaires tant qu'ils
n'ont pas exercé leur stock-options. Les VCs n'aiment pas
devoir négocier avec une startup qui possède un trop grand
nombre d'actionnaires de peur que ceux-ci ne ralentissent
le cycle de décision. Les salariés américains détenteurs
de stock options ne sont pas des actionnaires. Ils ne peuvent
pas voter ou prendre part aux réunions d'actionnaires. Les
VCs sont convaincus à juste titre que le succès d'une entreprise
dépend en grande part de la qualité et expérience des dirigeants
et salariés. Le succès est donc lié à la capacité de l'entreprise
à les garder sur le long terme et le plan de stock-options
est un excellent outil pour atteindre ce but. Les VCs américains
sont donc prêts à abandonner jusqu'à 30 pour cent du capital
de l'entreprise sous forme de stock options pour recruter
les meilleurs candidats qui seront capables de diriger l'entreprise
dans laquelle ils auront investi. Le plan de stock-options
les motivera à rester dans l'entreprise pendant plusieurs
années.
John Pomerance, Attorney at Law.
Si vous avez des questions, vous pouvez écrire à John
en anglais
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